Comme nous l’avons déjà relaté samedi 4 mai, les militants communistes étaient sur le marché de Jarny pour faire signer une pétition pour la nationalisation de la sidérurgie.
Ce samedi 11 mai, 15 militants étaient présents sur la zone commerciale de Conflans dès 9 heures. 1 500 tracts ont été distribués à la population dénonçant le recul du Code du Travail. Une loi très contestée que le gouvernement Ayrault veut faire passer en force au Parlement le 16 juin 2013. Les députés et Sénateurs communistes ont déjà fait savoir qu’ils voteront contre cette loi
C’est la 1ère fois dans l’Histoire que la GAUCHE décide de faire reculer, gravement le Code du Travail
Voir tract ci-dessous
LA RECULADE DU GOUVERNEMENT
Non, ça ne colle vraiment pas. Discuter cinq mois du mariage pour tous, peut-être. Mais passer en trois semaines, avec procédure d’urgence et vote bloqué, une loi essentielle très contestée sur le droit du travail, ça ne se justifie pas. Même pour ceux qui la défendent, ce n’est pas glorieux : silence médiatique général, Aucun débat contradictoire, obscurité organisée sur les 27 articles disparates de L’ANI (accord national interprofessionnel) péniblement transformés en loi, votes forcés, expéditifs, et à reculons, sous pression, des députés. On en arrive à une des lois les plus mal votées de l’histoire de la Vème République. La loi « sécurisation de l’emploi »(appellation déjà ignoble parce qu’elle va aboutir à son exact contraire) Elle ne créera aucun emploi, ne supprimera aucun précaire. Pourtant le Code du travail est le droit le plus intime, le plus décisif pour 18 millions de salariés du privé. Même pour ceux qui ne le connaissent pas, leur vie en dépend. Un bon Code du travail, ça produit de bons salaires. Un bon Code du travail, ça protège l’emploi. Un bon Code du travail, c’est la civilisation. Un mauvais Code du travail, c’est la précarité, la flexibilité, le mal contre ceux qui bossent.
Le droit du travail est fait de sueur et de sang, de luttes et de larmes. Il a fallu 170 ans pour
le bâtir. Il a fallu 80 ans pour passer de la journée de 17 heures à celle de 10 heures. Et encore 70 ans pour passer de la semaine de 40 heures à celle de 35 heures. Le Code du travail c’est l’histoire du progrès, du respect, de l’humanité. C’est le droit le moins enseigné, le plus dénigré, le plus fraudé. C’est le droit qui établit, ou non, la dignité des salariés. Sans État de droit dans l’entreprise, la subordination liée au contrat de travail devient une soumission sans contrepartie.
La gauche a toujours fait progresser le droit du travail dans l’unité. Il y a eu des « ANI » célèbres, en juin 1936 à Matignon (40 heures et congés payés.) autre ANI célèbre en Juin1968 à Grenelle où le SMIG a augmenté de 33% et le SMAG (salaire minimum agricole garanti) de 55% pour constituer le SMIC ! Jospin avait eu le courage de convoquer « un sommet social » le 10 octobre 1997 pour imposer les 35 heures. La droite a passé à l’acide le Code du travail pendant 10 ans. Elle a « recodifié » dans un silence général entre 2004 et 2008. On s’attendait à ce que la gauche reconstruise. C’était dans le programme de Hollande.
C’est la première fois dans l’histoire que la gauche décide de faire reculer, gravement, le Code du travail pour tenter d’amadouer le MEDEF, rassurer les marchés et leurs agences de notation.
LE MUR DE L’ARGENT
Le mur de l’argent soutient le plafond du chômage. Plus le premier se renforce, plus le second s’élève. Chaque mois, des milliers d’emplois sont sacrifiés dans le pays. Plus de cinq millions de personnes sont condamnés à cette peine de mort sociale qu’est l’absence de travail et, parmi elles, plus de deux millions sont au chômage de longue durée. Et l’on parle de « record » comme s’il ne s’agissait que de chiffres, de nombres, de statistiques, et non d’hommes, de femmes, de chair et de sang, dont la vie brusquement se dérobe sous les pieds avec l’avenir bouché. Plus ils sont nombreux, plus grandit la peur de le perdre, parmi celles ou ceux qui ont un emploi, terreau propice et nécessaires à tous les chantages et reculs sociaux. Jamais on n’a tant entendu parler de « lien social » que ces dernières années, tandis que la régression s’installe à tous les étages de la société. Premier des droits constitutionnels, aux côtés du droit de se syndiquer ou du droit à la Sécurité sociale, héritage de la Libération, il est attaqué, miné, remis en cause de toutes parts, comme les deux autres, depuis des années-singulièrement durant les dix ans de règne de la droite. C’est là où la gauche est attendue par ceux qui ont passé le coup de balai sur la bande du Fouquet’s soutenue par le MEDEF, voilà presque un an.
Le parti de l’argent, lui, n’a jamais eu autant de couleurs qu’en cette période.
DU BOULOT, IL Y EN A !
Ceux qui parlent de la « fin du travail » font partie de ces économistes atterrants des radios du matin, ou bien, hélas, ce sont des biens braves gens qui se laissent intoxiquer par eux.
Le travail, il y en a besoin partout, il manque des bras et des cerveaux partout. Le travail c’est un univers en expansion infinie. Encore faudrait-il que l’argent qui va se cacher dans les îles Caïmans et dans les caves à subprimes revienne. Et non pas pour spéculer, non pas pour nous sucer davantage le sang, non pas pour s’autoreproduire en circuit spéculatif fermé, non pas pour augmenter le chômage, mais pour créer, soutenir et développer nos usines, nos ateliers, nos services.
Mais il faut au minimum y croire. Là où il y a une volonté, il y a un chemin.